Le sommeil est un besoin physiologique primordial pour notre activité diurne et notre santé. Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir. On mesure alors l’intérêt de connaître son fonctionnement, surtout lorsque près de 25 % des gens déclarent mal dormir.

Une nuit de sommeil n’est pas linéaire et se divise en plusieurs phases, chacune nécessaire à notre cerveau et à notre corps.

Le sommeil paradoxal en est une, essentielle, puisque selon les études qui lui ont été consacrées, il joue un rôle capital sur la mémorisation et la créativité.

Les différents stades d’un cycle de sommeil

En raison de son importance sur la qualité de vie, le sommeil a fait l’objet de nombreuses études. Celles-ci ont fait la démonstration que chaque nuit de sommeil se décompose en cycles, de 4 à 6 selon les individus.

Après une phase d’endormissement, chaque cycle se compose d’une phase de sommeil lent léger, d’une phase de sommeil lent profond et se termine par une phase de sommeil paradoxal. Chez l’adulte, la durée d’un cycle est environ de 90 minutes.

Dès l’endormissement, l’activité cérébrale ralentit, pour être à son minimum pendant le stade de sommeil profond. Ce stade, au cours duquel le dormeur peut difficilement être réveillé, dure environ 60 minutes. À noter que l’activité cérébrale, le rythme cardiaque, la tension artérielle, le métabolisme ou la tonicité musculaire varient tout au long de la nuit, selon le stade de sommeil.

Si le sommeil profond dure plus longtemps dans les cycles en première partie de nuit, le sommeil lent léger et le sommeil paradoxal prennent le pas dans la seconde.



Qu’est-ce que le sommeil paradoxal ?

C’est en étudiant les différentes phases de sommeil que le Professeur Michel Juvet, neurobiologiste français, a découvert le sommeil paradoxal dans les années 1960.

Il a analysé et mis en évidence cette période, capitale sur le plan physiologique. Pendant ce stade de sommeil, la respiration et le rythme cardiaque fluctuent beaucoup. Mais il est surtout caractérisé par une atonie totale (inactivité musculaire) et une très grande activité cérébrale. Celle-ci s’accompagne de mouvements oculaires rapides qui lui valent son nom de sommeil REM : Rapid Eye Movement.

C’est ce paradoxe entre l’activité mentale et physique qui lui a valu son nom. Pendant cette phase, le cerveau consomme beaucoup d’énergie.





Le rôle du sommeil paradoxal

Les travaux du Pr Juvet ont démontré qu’il est fondamental pour l’assimilation des connaissances et la maturation du système nerveux.

C’est pendant cette phase de sommeil paradoxal que nous rêvons le plus et ces rêves sont ceux dont on se souvient facilement au réveil. Ils permettent au cerveau d’intégrer toutes les informations et les apprentissages de la journée. Il pourrait y avoir un rapport entre les rêves et les mouvements rapides des yeux (REM), comme si le dormeur vivait la scène de son rêve. Pendant le sommeil lent, les yeux sont moins actifs, et les rêves moins présents.

Le stade de sommeil paradoxal dure plus longtemps chez les bébés, en pleine maturation cérébrale, et décroît avec l’âge. Il représente environ 20 % de la durée totale du sommeil chez l’adulte. Cette phase se termine soit par un sommeil lent léger, qui indique qu’un nouveau cycle de sommeil commence, soit par l’éveil. Ce sommeil joue donc un rôle crucial pour la récupération mentale et la mémorisation tandis que le sommeil lent profond est plus important pour la récupération physique.



Les troubles du sommeil paradoxal

La fréquence des troubles du sommeil en général, semble en augmentation. Les causes en sont multiples : psychologiques, physiologiques ou environnementales.

Certaines sont faciles à identifier et à résoudre, pour d’autres, une aide médicale est nécessaire. C’est notamment le cas pour les troubles installés de longue date.

Ces troubles peuvent avoir des répercussions fâcheuses. Avec le manque de sommeil réparateur, apparaissent, pour ne citer que les principales : la fatigue, les troubles respiratoires ou cardiovasculaires, le manque de vigilance, le surpoids, l’anxiété, les troubles relationnels, la baisse de performance.

Les troubles du sommeil paradoxal se traduisent, eux, par une tonicité musculaire anormale à ce stade du sommeil. Ce qui provoque des comportements involontaires, parfois violents. Le sujet semble agir comme dans son rêve, ou son cauchemar, et parle, crie, se débat, tombe du lit.

Ce trouble, qui touche principalement les hommes de plus de 50 ans, génère un réveil brutal et les proches peuvent en être perturbés également. Et ce d’autant plus que parfois, en plus d’être réveillée, la personne qui dort à côté peut prendre un coup.